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En général, quand on parle de programmation, on fait référence à l’analyse des problèmes et à leur résolution à l’aide d’algorithmes, avant de les traduire dans l’un des nombreux langages de programmation existants.

Lorsqu’on évoque le codage, c’est pour traduire en langage de programmation un algorithme existant. Concrètement, coder est plus une opération de traduction que de raisonnement. 

Dans le contexte pédagogique, en milieu scolaire par exemple, coder ou programmer revêtent plusieurs notions importantes et visent plusieurs apprentissages différents. Ainsi, plus la tâche implique une analyse poussée, plus on vise le développement d’aptitudes en résolution de problèmes. C’est là toute la pertinence de la programmation en contexte scolaire.

La robotique, déjà un peu présente dans certaines salles de classe, peut être un bon médium pour appliquer concrètement des notions de programmation. Dans un contexte pédagogique, elle permet aux élèves d’assimiler certaines notions qui auraient été trop abstraites si elles étaient enseignées de manière traditionnelle. Autre avantage, certaines applications robotiques utilisées à l’école nécessitent peu voire pas de notions approfondies en programmation.

La robotique ajoute aussi un élément motivationnel pour l’élève, qui peut voir instantanément les résultats de sa programmation via les actions d’un robot, qui réagissent en fonction de ses actions.

Le marché du travail s’est transformé avec le développement des nouvelles technologies et le mouvement ne cesse d’évoluer à grande vitesse. Avec le numérique, de nouveaux métiers apparaissent, d’autres encore verront le jour dans les années à venir. 

La croissance des entreprises dans ce domaine crée une forte demande pour des travailleurs spécialisés dans tous les secteurs de l’informatique. Or ce marché de l’emploi connaît globalement plus d’offres que de demandes. Une pénurie de main-d’œuvre, prévue par plusieurs analystes économiques dans le domaine des sciences, de la technologie, ou encore de l’ingénierie, crée une pression sur les gouvernements et sur les systèmes d’éducation.

Dans ces sphères, la nécessité de développer de nouvelles compétences chez les élèves est désormais admise. Il devient par exemple de plus en plus important que les jeunes développent une compréhension des outils qu’ils utilisent quotidiennement pour en comprendre le fonctionnement, en valoriser l’usage, tout en portant un regard critique face à cette même utilisation. L’omniprésence du numérique dans le quotidien constitue à elle seule une raison valable de se questionner sur ce qui se trouve derrière l’écran pour en comprendre le fonctionnement. 

Aussi, introduire les bases de la programmation informatique dans les parcours scolaires pourra réduire les effets d’un potentiel « fétichisme technologique » et permettre de garder une distance critique face aux outils utilisés quotidiennement.

Avant d’introduire l’apprentissage de la programmation dans les parcours scolaires, il faut définir jusqu’où accompagner les élèves dans cet apprentissage. Définir les différentes phases de sensibilisation à la programmation est une mission d’envergure, qui n’est pas encore achevée dans des pays en avance sur la question, comme le Canada. 

Actuellement, les plateformes les plus populaires destinées à l’apprentissage de la programmation utilisent toutes plus ou moins les mêmes façons de faire : 

• la programmation séquentielle, qui implique la définition d’une « recette » que l’ordinateur doit suivre dans un ordre prédéfini. Pour les élèves plus jeunes, c’est un bon point de départ car il suffit de suivre les consignes.
• la programmation procédurale. Il s’agit ici de créer plusieurs « recettes », appelées routines ou procédures. Cette façon de travailler étant très modulaire, elle permet de décomposer un problème complexe en plusieurs sous-problèmes plus simples.
• la programmation événementielle, où les procédures peuvent être exécutées suivant certaines actions de l’utilisateur. Un clic de souris sur un bouton est un exemple d’événement qui peut déclencher l’exécution d’une procédure.

Voici trois grands exemples pour permettre d’aborder l’apprentissage de la programmation informatique en classe. 

Avec le modelage, l’enseignant présente un exemple de programmation à partir de plusieurs solutions et invite les élèves à faire de même, avec peu ou pas de divergence face au modèle prédéfini. Cette méthode s’apparente à une recette que les élèves peuvent suivre et se trouve donc adaptée pour le 1er cycle. 

Avec l’ordonnancement, l’élève choisit une série d’instructions permettant d’accomplir une tâche parmi celles fournies au préalable par l’enseignant. Celui-ci présente la fonction d’une série de commandes et propose aux élèves de les mettre dans l’ordre logique. Cette méthode d’enseignement mobilise la créativité et permet de développer la prédiction et l’anticipation d’événements. Cette technique motive les élèves car elle leur permet d’aboutir à une plusieurs résultats, ce qui leur confère un certain pouvoir dans leur propre démarche d’apprentissage. 

Enfin, l’autorégulation est une approche plus avancée, où les élèves sont amenés à approfondir leurs connaissances des différentes commandes en programmation en analysant un programme déjà écrit et en y repérant des aspects clés. L’enseignant peut présenter un programme aux élèves et leur poser des questions précises quant aux différents résultats à prévoir. Cet exercice de verbalisation de l’abstraction permet aussi de développer les compétences analytiques des jeunes en décortiquant les blocs de programmation et en les traduisant dans une pensée plus formelle, prête à être réinvestie dans l’action.